L'errance... Voilà ce que devenait mon quotidien. J'en ai presque oublié mon objectif. Je marche au cas où je le croiserais. Je n'ai pas l'habitude, pourtant ça fait trois ou quatre mois. C'est long, trois ou quatre mois sans savoir où aller, sans jamais avoir affronté la vie, la vraie. Et quelque chose nous dit, à Croë et moi, que ce n'est pas fini...

 Je ne sais même pas où je suis, en revanche je m'y sens plutôt bien. Cette forêt a la même aura que les arbres qui entourent ma maison. Comme si c'était un peu chez moi. Il y a une aura magique très forte ici. Assez équilibrée. En fait non ça ne me rappelle pas ma maison en soi, mais plutôt ma mère...

Je me demande si cet endroit n'est pas Woodaë, la forêt dont ma mère est originaire, celle qui abrite de nombreux êtres comme moi, bons ou mauvais. Ce qui explique l'équilibre de l'aura. Ce qui explique mon équilibre à moi. Si il y a plus de magie blanche ici qu'ailleurs, il y a aussi plus de magie noire. Il faut que je fasse attention où je mets les pieds si je veux garder toute ma tête. Même si j'ai Croë pour rétablir encore la balance, ça ne tient qu'à un faible pourcentage... Et si Coban y était? Lui qui est immunisé contre toute aura perverse, il peut facilement avoir été traîné jusque chez les orcs et que ne sais-je encore.

Je suis fatiguée, je lâcherai vite prise, ce serait peine perdue... Il me faut dormir. Où? Par terre? Comme hier? Comme avant-hier? C'est vrai, je n'ai plus de sous. Il me faudrait travailler... Sauf que pour travailler, faut trouver la civilisation, et là ma vieille, t'y es clairement pas! T'es même paumée!


- Hein que je suis paumée Croë?
- Toi tu t'es encore perdue dans tes reflexions... Oui, t'es paumée, et je suis pas une carte, je peux pas t'aider!
- Bin c'est à dire que la carte que j'ai n'est clairement plus utile ici, je suis plus en terre du Mistral, c'est sûr...
- T'as trop marché aujourd'hui et t'as rien mangé. Arrête toi, il est tard déjà... On verra ça demain! De toutes façons à la vitesse à laquelle on va, demain ou hier, Coban il a pas dû beaucoup bouger.
- Mhh...

Autant le dire comme je le pense, j'ai le blues. Toute cette histoire me déprime. Je décide donc de monter dans un vieil arbre couvert de mousse et de m'y caler. Je sais que mes ailes peuvent attirer l'attention, ça limitera l'accès à un quelconque malfaiteur. Sauf si il a aussi l'habitude de monter dans les arbres..? Bof... Je monte bien dans les arbres et je ne suis pas un malfaiteur! Je me perds, il est vraiment temps pour moi de dormir...

J'entends le bruit de la chaîne, très discret, mais tout de même audible dans un tel silence. Je regarde derrière moi: rien. Devant moi de nouveau.

- Ce n'est pas un endroit très sur pour dormir... Qu'est-ce que tu fiche ici ?
- Daaaaah?!

Mon coeur bat à toute allure, j'avoue que je n'ai pas compris comment cette personne a pu apparaître comme ça. Sa présence est tellement effacée... Pourtant elle est là, en face de moi. Menaçante. Deuxième réflexe, -le premier étant mon sursaut ponctué d'un cri stupide- j'attrape Croë et je le pointe sur elle. Elle a quand même deux dagues. Finalement mon histoire de malfrats qui montent aux arbres ça se tient... Celle là était carrément un étage au-dessus!

- Roar.

Je me dis que Croë est de loin l'arme la moins convaincante du monde. Même si en soi, un crayon avec des ailes qui rugit pour tenter piètrement d'impressionner ses adversaires, ça a de quoi inquiéter. Intriguer plutôt.
Quand à moi, je me dis que si cet endroit est réellement Woodaë, mes ailes me feraient facilement passer pour un être d'ici, même si ma taille humaine prête à confusion. C'est un coup de bluff à tenter.

- J'ai plus de raisons de me retrouver ici que toi je crois! Qu'est-ce que tu me veux? Je te préviens tout de suite j'ai pas d'argent!

Je lui fait ma tête de "tu me fais pas peur avec tes couteaux", mais je pense que ça se voit à mes tremblements que j'ai la trouille. Et aussi au fait que j'ai reculé jusqu'au bord du creux de l'arbre dans lequel je suis.

Je regarde autour de moi, en baissant un peu Croë, assurée maintenant plus ou moins que celle qui se tient face à moi s'inquiétait autant pour sa pomme que moi. Je regarde les arbres. Puis je la regarde, elle, lui répondant comme si ça allait de soi en haussant les épaules.

- Bin parce que c'est le plus confortable du coin.

C'est vrai que si on regarde bien, les autres arbres ne sont que de jeunes pousses à côté de celui-ci qui était d'une taille imposante. Je suis presque sûre qu'il abrite des fées ou quelque chose comme ça. Enfin des vraies, des toutes petites.

- Et si c'est une question de destinée, alors peut-être que ça veut dire que le non-hasard en avait marre de me voir tourner en rond toute seule pendant des mois sans aucune piste.
- T'es pas toute seule.
- Je pensais plus à une personne humanoïde.
- Moui en effet ça se tient... Mais dis moi, toi avec tes couteaux on peut savoir ce qui te prend d'agresser les gens comme ça?! Faut un minimum de savoir vivre dans ce monde plein de dégénérés! Sinon on s'en sort pas! Déjà c'est pas ton arbre! C'est le miens!
- Qu... Croë?!
- Oui parfaitement!

J'avoue que je ne comprends pas son coup de bluff soudain. Comment ça "son" arbre? Je sais qu'il dit un peu n'importe quoi quand il s'énerve, mon crayon... Mais là, ça va trop loin.

Je me sens mal. Encore plus depuis l'intervention de Croë. Je le regarde d'un air paumé... Qu'est-ce que t'as voulu dire, crétin de crayon? Il a l'air sûr de lui en plus le bougre!

- Bien sûr que c'est mon arbre! Voyez plutôt!

Croë se détache de ma main et vole jusqu'à un peu plus haut sur le tronc. Il s'arrête devant un creux étonnamment rectangulaire et fin. Un éclat de ce qui ressemble à de la peinture argentée, vieille, abîmée, le recouvre. Une idée me vient en tête mais je préfère le laisser finir.

- Vous voyez ce creux?! Vous voyez cette tâche? C'est du sang de licorne! Parfaitement!
- Tu te fiches de nous Croë! Tu me l'aurais dit plus tôt sinon!

Le crayon se place devant mon visage pour me faire taire. Je fronce les sourcils parce que bon quand même, j'en ai un peu assez d'être traitée comme une moins que rien! Croë se replace devant le creux.

- A cette hauteur à votre avis c'est naturel? Les licornes montent dans les arbres? Non mesdames! Ce sang a été délibérément jeté sur ce creux évidemment artificiel! Pour quelle raison? Pour moi!
- C'est pas vrai...
- Eh oui mesdames! Je suis né dans cet arbre! C'est ma famille! Il est à moi!

Je le regarde bouche bée. Je connais le rituel de fabrication d'un outil animé. Il faut un peu d'âme, un peu de magie, du sang, et la matière adéquate. Selon le bois et selon le sang utilisé, les caractéristiques peuvent varier. Croë est né d'un bois qui attire les libellules, pour convenir à une fée, et de sang de licorne pour qu'il soit chargé de magie blanche. Contrairement à la plume de ma mère, née d'un bois d'ébène et de sang de sirène, ce qui l'a rendue agressive et chargée de magie noire. L'âme ne vient pas du porteur mais de l'arbre, qui accorde une part de lui-même. Généralement, ceux qui fabriquent ces outils sont les faunes, car ils comprennent mieux que quiconque les arbres.
Je ne voyais pas les libellules parce qu'il fait nuit, mais parmi tous les insectes qui volent autour de nous depuis tout à l'heure, en faisant bien attention à leur silhouette et à leur façon de planer, je ne peux plus le contredire... Je regarde la fille d'un air confus.

- Croë dit vrai... C'est là qu'on l'a sculpté. L'arbre du pinceau de mon frère ne doit donc pas être loin, ça veut dire qu'on est vraiment à Woodaë.

Croë ne cache pas sa fierté. C'est un vieux grincheux dans un corps de crayon, en fin de compte. Avec le temps il devient de plus en plus dur à vivre. Mais je le supporte, parce qu'il a été fait pour une personne comme moi. Je m’assois, et je retourne ses questions. J'avoue que je suis encore abasourdie d'avoir traîné inconsciemment vers cet arbre.

- Et toi? Pourquoi tu es ici? Tu sais que tu ne crains que les orcs et les gobelins dans cette forêt?

Croë se doit visiblement d'en finir avec l'histoire de son berceau... 

- Eh bien ça prouve que Tilyane et moi avons aussi bien sinon plus, le droit de nous percher dans cet arbre alors que t...

Bon ça suffit, elle a eu son compte alors je l'attrape et je le range. Déjà de voir un crayon parler pour râler ça doit pas être évident à avaler, encore moins à supporter vu sa nervosité. Cette fille a eu une sale expérience pour se méfier autant des autres. D'une fille inoffensive comme moi surtout... Quoi que, je crois que mes ailes la font hésiter. C'est compréhensible. On ne croise pas une personne avec des ailes de libellules géantes tous les jours...

- Disons que... Je suis un peu des deux... à la fois humaine et inhumaine. Les fées sont généralement plus petite que ça.

Je souris parce voilà, c'est une généralité. Il existe des fées assez grandes mais souvent elles se confondent avec les humains. Ce n'est pas vraiment mon cas vu mes yeux et ce que j'ai dans le dos. Par contre elle, elle m'intrigue avec ses yeux jaunes. Ce que mon regard trahi par ailleurs...

Apparemment, je n'en saurais pas plus sur la raison pour laquelle ses yeux sont aussi ambrés. Elle n'a pas l'air très bavarde quand ça la concerne, comparée à moi. Tant pis, je n'insisterais pas. Visiblement, elle est un peu plus confiante. Je ne sais pas trop pourquoi. Les humains, et surtout les humains lui posent problème visiblement. Et comme je ne fais pas tellement partie de cette catégorie... Et puis elle a raison. On va dormir dans le même arbre, autant que la nuit soit agréable et que toute tension s'estompe. Cette pensée me réchauffe un peu et je me fait sourire chaleureusement.

- Je suis d'accord avec toi. Je m'appelle Tilyane. Croë a dû le dire tout à l'heure. Il est assez ronchon mais c'est souvent pour me protéger, des autres comme de moi-même.

Je regarde dans ma sacoche et je vois que Croë somnole, puis je reporte mon attention sur l'inconnue.

- Et toi? Comment tu t'appelles?

Il fait nuit. Enfin. On voit ses yeux, on voit mes ailes. Croë s'est endormi. L'inconnue semble me faire un peu plus confiance, mais sans plus. Je fais comme elle, je m'installe plus confortablement. On me fait rarement confiance. Les hommes sont plus réceptifs en général, mais c'est sans doute mal placé. Avec Coban, ce ne serait pas pareil. Sans un minimum de morale, on n'hésiterait pas à le faire souffrir, parce qu'il est craintif, comme un animal, et parce qu'il est pas pareil aussi. Je crois que c'est pour ça qu'on a débarqué chez nous et qu'il est parti à tire d'aile. 

Ma "colocataire" se présente aussi. Son prénom est tellement court que j'ai cru au début qu'elle avait un truc dans la gorge, sauf que son nom n'a rien de guttural. Je suis presque déçue qu'elle n'aie pas ponctué son nom d'une présentation même brève, ou juste qu'elle en ai fait une phrase. 

- Drey? 

Je hausse les épaules.

- Soit, Drey. Qu'est-ce qui t'amène donc ici?

J'ai envie de parler, c'est plus fort que moi. J'en ai assez d'être seule. Je ne veux plus jamais être seule. Mais je sais que demain, nos chemins se sépareront certainement. Je refoule cette pensée, ça pourrait tout gâcher.

Touchée. Je me demande ce que je peux bien répondre à ça... Mes pensées filent à une vitesse folle, toujours le même cheminement, qui mène toujours à la même conclusion. 

- Non... enfin si... enfin... ça va je...

Des fois je me demande pourquoi j'essaie de mentir, je sais pas faire ça. Ça me fait dire n'importe quoi. J'hésite, et mes yeux sont rivés sur mes genoux. Pour pas la regarder. Sont pas beaux mes genoux je trouve, blessés, pas été soignés, mal cicatrisés... Et voilà je me suis encore perdue dans ma tête. Et je sens son regard sur moi... J'essaie de lui expliquer, toujours la tête basse.

- En fait... mon petit frère a été enlevé il y a quelques mois et... J'me suis lancée toute seule à sa recherche c'est pas facile...

Ça me fait bizarre d'en parler après tout ce temps. Je sens toute l'angoisse du premier jour qui remonte dans ma gorge.

- Je sais pas ce qu'ils lui font, je sais même pas qui c'est, je sais pas pourquoi...

Ma voix s'est brisée, mais je tiens bon. Je vais finir par le dire... Mais je sais que je vais céder. J'essaie de me calmer. Je sais pas trop pourquoi je m'étale comme ça, pourquoi j'ai envie de pleurer aussi brutalement. La fatigue peut-être. La lassitude. L'angoisse. Tout ça qui me retombe dessus. Je respire profondément. Je dois avoir l'air tellement idiote...

- ...Je sais même pas si il est encore vivant..!

J'éclate en sanglot, plongeant mon visage dans mes mains. Je reste recroquevillée sur moi-même, comme ça. Je me sens tellement inutile, tellement ridicule, mais ça fait un bien fou. Je n'avais pas pleuré comme ça depuis très longtemps. J'évacue le tout. C'est la première fois depuis son départ que je parle à quelqu'un. Je n'ose plus relever la tête, ni prononcer un mot. Ce serait incompréhensible de toutes façon. J'aimerais lui dire à Drey, que je suis désolée, pourtant...

Je l'entends... Mais je reste recroquevillée sur moi-même. Elle à l'air de savoir de quoi elle parle, ses paroles se tiennent. Oui elle a sûrement raison. Maintenant, reste à savoir ce qu'il subit en ce moment même, mais si il est vivant, son calvaire aura une fin. Parce qu'on est quatre à sa recherche au moins.
Je me calme enfin. Je libère une main pour fouiller dans ma sacoche, à la recherche de mon mouchoir, et je sens le tissu... Non zut, ça c'est une culotte. Voilà, là c'est mon mouchoir. Je le sors et je m'essuie le visage. Je relève la tête mais mes yeux fixent toujours plus bas. Je respire, je souffle, je m'excuse brièvement, je respire encore profondément, j'expire. Je me sens me vider peu à peu de mes lourdes émotions.

- Je pense que ça peut m'aider... - J'ai un hoquet, je souffle encore. - ... ça peut m'aider à reprendre ma route avec plus de convictions...

C'est que je suis partie à la hâte aussi. Je ne me suis pas préparée à un tel voyage. Je n'ai aucune piste, alors je me suis vite découragée. Avec l'idée d'un Coban vivant, c'est différent. J'ai envie de chercher, d'interroger chaque habitant d'un village entier. Mais je suis épuisée. La preuve, mes nerfs ont lâché à l'instant.

Drey semble vraiment compatir à mon problème. Pour la première fois depuis le début de la conversation elle me semble plus... vivante. Je pensais "humaine" mais elle ne prendrait jamais ça comme un compliment.
Peut-être qu'elle est en quête de quelque chose elle aussi... Peut-être que mon histoire ressemble à quelque chose qu'elle a vécu..? Je n'en ai aucune idée. Mais sa méfiance à l'égard des êtres humains, et sa soudaine compréhension me dit qu'il y a un vécu sombre derrière tout ça. Je réponds de façon plus posée, j'ai réussi à faire un vide quasiment complet.

- Croë me dirait ça plus précisément mais je crois bien que ça fait quasiment quatre mois que je le cherche.

Peut-être que si je lui en parle, elle me dira quelle attitude adopter, ou alors ça l'aiderait à se renseigner, ou ça me renseignera moi... D'un autre côté je vide mon sac.

- J'ai l'impression que ça te parle, les histoires d'enlèvement... Je me trompe peut-être..?

Drey semble plus convaincue de ce qu'elle a dit. En revanche, je pense avoir touché ce qui dort en elle... Je me dis que je n'aurais peut-être pas dû. Nous ne sommes pas pareilles elle et moi. Drey semble ne pas s'ouvrir comme ça à n'importe qui. Je me sens coupable. Je savais que ça aurait pu la blesser d'une quelconque façon. De mauvais souvenirs... Tout ça.

- C'est comme tu veux, excuse moi... Mais si jamais l'envie d'en parler te prend, je suis prête à t'écouter. Peut-être que nos histoires coïncident... Je ne sais pas... Tu veux dormir peut-être non?

C'est vrai, je suis épuisée, peut-être elle aussi. Le but premier en montant dans cet arbre était de se reposer. Plus vite je serais reposée, plus vite je serais d'attaque à poursuivre mes recherches. Je ne sais pas si Drey compte faire un bout de chemin avec moi par la suite ou partir dans une autre direction pour retourner à la solitude, ou encore dans une direction que j'ai déjà prise...

HRP:

J'accepte avec plaisir la couverture, et nous nous endormons toutes les deux, parmi les libellules.

Le lendemain, les rayons du soleil perce le feuillage de notre arbre, et par la force des choses, j'ouvre les yeux. J'ai l'impression d'avoir dormi vraiment longtemps. Je décide de rester couchée encore un peu, en repensant à la conversation d'hier soir avec Drey.

D'ailleurs je me demande si Drey est toujours endormie... Je me lève en me frottant doucement les yeux, je fouille dans ma sacoche à la recherche de Croë, je ne l'y trouve pas. Je cherche des yeux, le je vois en face du creux qui l'a vu naître. Je regarde dans la direction de Drey, voir si elle est déjà levée...

Je la voit se réveiller, elle me remarque, je lui sourit, elle me salut, et j'en fais de même. Je la voit faire ses exercices du matin, je me demande comment elle peut avoir la foi. Moi, je m'étire juste paresseusement et je descends doucement de l'arbre.

- Mince. Je n'avais pas vu tous ces fruits rouges..!

Des buissons de myrtilles et des petites fraises des bois se trouvaient par-ci par-là. Comme personne ne passait par ici et qu'il était encore assez tôt, il y en avait une quantité non négligeable, si tant est que la cueillette serait longue... Mais moi je ne vais bien évidemment pas me casser le dos à cueillir des fruits des bois si je peux les rassembler!
J'appelle mon crayon et sors mon carnet de dessin. Là, je matérialise un dessin de panier qui en devient un vrai, puis j'entame une petite danse de la main qui décolle les fruits et les rassemble dans le panier. Pratique la magie des fois. Un dernier coup de baguette pour nettoyer les impuretés et voilà de quoi manger. Pas très consistant mais moi ça me va amplement d'habitude...