Début d'une grande aventure dans un trou paumé

Elenwë n'aimait pas trop le regard de l'homme aussi baissa t-il tristement la tête. L'hybride était persuadé que le chef allait le livrer après leur dur labeur, aussi devra t-il rentrer de son côté. Le petit être commença à regretter d'avoir répondu présent à la requête.
* J'aurais dû rester au château... *

Le demi-elfe écoutait attentivement l'échange. Le garçon releva la tête et regarda les différentes personnes qui prenaient sa défense. Il trouvait que c'était étrange venant de Drey, il venait de se souvenir de leur premier rencontre où il lui avait demandé sa couleur préféré, peut-être qu'il avait un peu exagéré à ce moment là. En tout cas, son petit cœur se réchauffa face à tant de protection. Une fois sortit, il les remerciera. Elenwë regarda Meleypher avec des gros yeux, et murmura :
- Mais ne le provoque pas, pauvre fou !

Le petit être sentait que leur hôte n'allait pas être très heureux face à cette réplique.

Le pinceau ailé s'assura que tout le monde ait quitté la pièce avant de retrouver le garçon aux ailes noires sur le toit.

- Elenwë et les gens qui l'accompagnent ont une mission, ils doivent chercher une plante pour leur chef malade! Mais pour une raison qui m'échappe, le chef a apparemment convoqué des personnes susceptibles d'être dénoncées pour leur origines, en particulier dans cet endroit... Un peu comme Elenwë ou cet espèce de diable roux...
- ...Ou comme moi. Je comprends mieux le coup de la cape, heureusement que j'en ai pris une aussi.
- Avec tes ailes c'est sûr, tu aurais fais un carton!

Bien que le tout était pris sur un ton de plaisanterie, le garçon frissonna à l'idée de se retrouver enfermé encore une fois pour ses origines difficiles à déterminer. Il sentit de la haine monter en lui, et préféra se recentrer sur le groupe devant la maison du chef, histoire d'oublier.

- En tout cas tu as fais du bon travail Pinelle. Pour le coup je me demande si ça vaut le coup de le suivre encore...
- Tu pense qu'on devrait prévenir Lankouëch, ton père et Finwë?
- Mon père non, mais les autres je sais p...aaaaAAAAAAH!

En se relevant, le garçon décrocha une tuile sous son pied ce qui le fit glisser jusque au bord du toit. Pour la discrétion, c'était tout bonnement grillé. Accroché au bord, le garçon poussa un juron avant de se rattraper de justesse. Il jeta un oeil en bas, sans grand espoir d'être passé inaperçu...

- Votre prix sera le notre, mais sachez que nous ne sommes qu'un modeste village de pêcheur. Tout simplement, parce que les hybrides ne sont jamais les bienvenus ici, mais je fermerais les yeux pour cette fois-ci, après tout... Notre chef les a convoqué, je ne peux pas le contredire. C'est à lui que vous devrez poser vos questions. Avez-vous autre chose a ajouté ?

La jeune mercenaire eut un reniflement dédaigneux. L'homme était exécrable... Elle aurais bien continué à lui dire ses quatre vérités si le musicien ne lui avait pas proposé de les accompagner... Sachant d'avance qu'il refuserait, elle se prit a sourire. Ce type avait l'air sympa, au moins il savait désamorcer un conflit sans en avoir l'air... Elle eut un petit hochement de tête approbateur, puis regarda le type lever la tête d'un air digne et ignorer la demande. Il avait vraiment un air snob qui ne lui plaisait pas... Oh oui, elle demanderais le prix fort pour ce sauvetage. Restait à déterminer ce qui serait le plus dure à payer pour cet homme, sans pour autant être trop méchante.

Elle suivit les autres vers l'extérieur, fermant la marche de leur petit groupe. Mais alors qu'elle passait la porte, elle entendit un bruit de tuile cassée qui lui fit froncer les sourcils. Il n'y avait pas vraiment de vent pourtant... Intriguée et méfiante, elle se dirigea vers la façade de la maison dont venait le bruit. Une tuile gisait en effet sur le sol, irrémédiablement brisée. Drey leva les yeux et regarda de plus prêt le petit personnage accroché au bord du toit. Elle l'attrapa par le col pour le faire descendre de son perchoir, curieuse de savoir qui s’amusait à monter sur les toits ainsi...

Quand elle vit le visage de la personne en question, elle pâlit. C'était le garçon... Celui qu'elle avait rencontré dans la forêt, juste à la lisière, près d'un ruisseau. Ils avaient parlés, et elle s'était souvenue de choses... Puis elle avait eu un blanc et après il avait été terrifié.

- Tu es...

Choquée, elle le lâcha et resta interdite un instant, avant de secouer la tête pour se reprendre.

- Je te préviens, je t'interdit de t'en aller, j'ai vraiment besoin de te demander quelque chose. Je te promet, je ne te ferais pas de mal...

La tension était audible dans sa voix, bien qu'elle essayât de la cacher. Mais on y décelait quelque chose comme de l'inquiétude, voir de la peur.

Messages : 46 Date d'inscription : 15/04/2013

L'homme afficha un air mauvais suite à la réponse de Meleypher. Après tout, ce demi-elfe allait être leur bouc émissaire, comme tous les hybrides d'ailleurs, donc c'est pour cette raison qu'il l'a traité de "pauvre", mais apparemment, ces gens là n'était pas au courant de cette coutume.
- Je l'ai appelé "pauvre", car les hybrides vont vous servir de bouc émissaire, ils se prendront tous les pièges à votre place ! C'est sûrement pour cette raison que notre chef les a convoqué, il faut bien des appâts. Et je n'ai aucune envie de vous accompagnez !

L'homme commençait à en avoir assez de ces personnes, au début, il les trouvait charmante, mais apparemment... Depuis qu'il avait montré sa rancœur envers les hybrides, tout avait changé. Il n'avait qu'une envie, que tout le monde se retrouve dehors et qu'ils ramènent rapidement les ingrédients. Il accompagna tout le petit groupe dehors et lança le panier sur l'un des membres du groupe puis claqua violemment la porte de la maison. Aussi n'entendit-il pas le bruit d'une tuile qui se détachait de la baraque.

Même s'ils étaient sortis de la pièce, Meleypher n'adressa pas un mot à l'homme qui les avait accueilli. Du moins pas encore. Il se reçut le panier en silence, le regard bas, pensif. Puis il serra les dents, prit le panier qui était tombé et contourna la maison... pour le balancer dans une vitre qui éclata. Serrant les points, il cria :
- Gardez-le votre panier ! Si vous croyez qu'on va utiliser des vies en sacrifice pour votre chef vous pouvez toujours vous mettre le doigt dans l'oeil ! Si vous nous avez convoqués, ce n'est pas pour nous demander de tuer des camarades, qui valent sans doute mieux que des personnes qui veulent absolument la mort d'un tiers de la population ! Ceux là ils se sont déplacés dans un territoire où ils sont pourtant menacés, juste pour la vie d'un vieillard qui ne demande que leur mort ! Et après vous voulez qu'on agisse pour votre vie ?! Qu'il meurt, il n'aura pas notre salut pour la pourriture de vos paroles !

Il fit alors volte-face, prenant son djembe avec lui.
- Trop tard pour la provocation. Autant aller sauver une terre qui vous accepte, plutôt qu'être traités comme des moins que rien lorsque vous voulez faire bien.

Alors qu'il regardait le groupe ahuri sous sa réaction, son regard se tourna vers Drey, qui avait saisit un beau p'tit garçon.
- ... Neeh ? C'est un rebelle du village ?

A peine la porte fermée, Pompoz afficha un air tout à fait ahuri.

- J'en ai rencontré des abrutis, mais lui il a un très bon niveau!

Voyant l'accès de colère de Meylepher, Pompoz le suivit, curieux de voir ce que ça donnerait, sachant que ce type n'avait quasiment aucune limite. Le résultat ne se fit pas attendre, le diablotin explosa de rire. Sauf que son ami semblait tellement furieux qu'il ne voulait pas le froisser. La différence entre lui et le jeune homme, c'est que lui, n'était pas jeune du tout malgré son apparence. Il avait fais le tour d'à peu près tout type de gens et avait plus ou moins l'habitude. De ce fait, il avait plus tendance à rire de la bêtise des autres plutôt que de s'en fâcher. C'était meilleur pour la santé selon lui.

- Ah bin là... Oui c'est un peu tard... Enfin on peut toujours y aller et vendre la plante à un bon prix... Au moins niveau récompense on sera bien rattrapés. Enfin remarque si on peut éviter des morts, non parce que c'est pas que le discourt de l'autre idiot soit déplacé mais voilà le but après c'est pas de sacrifier les gens non mais ho et puis qu... quoi?

Il interrompit sa tirade qui semblait ne jamais vouloir finir en voyant le regard de Meleypher. Il se retourna et compris ce qui l'intriguait. Le bonhomme avec une grande cape que Drey avait attrapé. La cape tomba sur le côté, révélant la grande paire d'ailes noires dont était pourvu le garçon.

- Quel beau spécimen! Tu le connais d'où Drey?

Elenwë n'avait qu'une envie, c'était de sortir de cette maison et le plus vite possible. Le demi-elfe n'avait aucune envie de servir d'appât, tout ce qu'il voulait c'était la paix. La personne les conduisit tous dehors, enfin de l'air frais, car il fallait l'avoué l'ambiance commençait à être tendu. Le garçon suivit la trajectoire du panier qui tomba sur Meleypher. L'hybride alla le voir pour savoir si ce dernier allait bien. Son compagnon se leva avec un air renfrogné, le petit-être décida de le suivre, d'ailleurs c'est ce que fis le rouquin. Elenwë afficha un air étonné lorsque le troubadour lança le panier avec une force surhumaine qui brisa la vitre.
- Whoua ! Fut le seul mot qui sortit de la bouche du sang-mêlé.

Elenwë écouta la longue tirade du musicien ce qui lui fit chaud au cœur. Cette personne ne le connaissait pas, mais déjà elle prenait la défense des hybrides. Le petit-être lui fit un magnifique sourire dès que Meleypher c'était retourné.
- Je suis bien d 'accord, mais... Je me demande si vous n'êtes pas allé un peu fort. J'avoue qu'il n'est pas allé avec le dos de la cuillère, mais j'ai l'habitude d'entendre ce genre de remarque, enfin... Je suis d'accord pour chercher les plantes les plus faciles d'accès pour les vendre à un très bon prix. Sauf si le monsieur veut s'excuser de son comportement envers nous.

Le petit être entendit le bruit des tuiles, puis reconnu les ailes noires
- COBAN ?

Le demi-elfe fut surpris de le voir, car à la base ce dernier devait gentiment l'attendre au domaine avec toute sa petite famille, alors... Que fait-il ici ? L'hybride l'aida à le relevé ainsi qu'à l'épousseter.
- Que fais tu ici ? C'est dangereux, d'ailleurs...

L'hybride se retourna et vit un amas de personnes. Tous les villageois avaient accourus dès qu'ils avaient entendu les éclats de voix ainsi que le bruit du carreau.
- Je pense qu'on devrait partir

Coban sentit son coeur accélérer à une vitesse folle. La psychopathe de l'autre soir! Il ne pouvait pas se faire coincer par pire que ça! S'ajoutait à cela Elenwë qui l'avait reconnu, forcément. Pas le choix, il allait répondre, sinon, il allait se faire dégommer.

- T... Tout ce que t-tu veux mais j'ten supplie laisse... laisse m-moi p-partir après!

Il ignora royalement le blond qui le pris pour un rebelle et surtout, le rouquin qui le traita de spécimen. Non mais il s'est pas regardé lui! C'est qui la bête de foire ici? ... Les deux. L'heure des explications à Elenwë vinrent à leur tour... Ou pas. L'attroupement qui se faisait était dangereux, autant pour lui que pour la plupart du groupe.

- Elenwë a raison faut qu'on s'arrache!

Il leur fallait se frayer un chemin parmi la foule... Tant pis s'il y aurait de la bousculade. L'humain avait déjà cassé une vitre... Le garçon déploya ses ailes en grand pour pousser le plus de monde possible, et aussi parce que c'était de mauvaise augure les ailes de chauve-souris. Sachant qu'il était déjà grillé par la moitié de la populace...

Apparemment, le semi-elfe et Coban se connaissaient... Parfait, ça ferait une raison de plus au jeune enfant-fée pour rester et lui expliquer... Alors qu'elle prenait sa suite tandis qu'il leurs frayait un passage dans la foule, elle se chargea de lancer les regards menaçants dont elle avait le secret pour écarter les badauds. Des humains, qui jetaient des regards méprisants à Coban, au semi-elfe et au diablotin roux... Elle eut de la peine pour eux, qui étaient ainsi sous-traités par une population entière pour des choses qu'ils n'avaient pas choisit... Ses yeux en amandes pour Elenwë, ses cornes et sa queue fourchue pour Pompoz et ses ailes et ses yeux étranges pour Coban... Mais de toute les personnes présentes, c'était de ce dernier qu'elle se sentait le plus proche.

Elle se souvenait de leur dernière rencontre comme si elle avait eu lieu la veille, et elle était désolée que l'enfant ait ainsi peur d'elle pour quelque chose dont elle ne se souvenait pas... Ils avaient vécues des choses très semblables, et elle sentait qu'il était capable de comprendre, plus qu'un autre, la souffrance qu'elle avait ressentie. Tout comme elle-même pouvait comprendre celle du garçon ailé. Elle avait envie de s'en faire... Un ami.

Quand elle comprit cela, elle faillit s'arrêter au milieux de la foule. Mais elle continua d'avancer avec les autres.

Cela faisait des années qu'elle n'avait plus pensée qu'un autre être vivant puisse devenir son ami... Trop de méfiance, trop de conscience de la bêtise des humanoïdes, quels qu'ils soient... Mais ce garçon, à leur dernière rencontre, avait touché quelque chose de personnel, à savoir ses dix années de calvaire...

Finalement, ils arrivèrent en bordure du village sans que quiconque n'ait cherché à les arrêter... Qu'ils aient eu peur des ailes de Coban, des cornes de Pompoz ou de ses propres regards incendiaires, ils avaient finit par sortir du village. La jeune semi-démonne s'assit sur une pierre et riva son regard ambré dans celui de Coban.

- Je te promet que je ne te ferais pas de mal, mais j'ai un besoin impératif de la réponse que tu peut m'apporter... La dernière fois que l'on s'est vu, j'ai brièvement perdue la mémoire, mais toi tu étais la... Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi est-ce que je t'ai terrifié à ce point..?

A vrai dire, elle avait totalement oubliée la mission, le vieux crétin dans sa cabane et tout le reste... Quand elle avait vu le garçon, elle avait laissé tout cela de coté pour une quette personnelle bien plus importante à ses yeux : l'appréciation des conséquences de ses dix ans de séquestration. Elle voulait savoir ce qui avait changé en elle. Pourquoi elle perdait la mémoire, pourquoi quand elle se réveillait on avait peur d'elle...

Le temps n'était plus à la parlote, il fallait fuir, mes camarades ! Prenant ses jambes à son cou, Meleypher réfléchit à quelque chose qui pouvaient faire fuir les humains... Et il eut une idée.
S'arrêtant net, il fit face aux hommes qui les poursuivaient. Il plaça devant lui son djembe et...

- Laissez-moi vous jouer une petite mélodie.

Il n'est pas besoin de dire que 3 secondes après il était là à rattraper son retard sur la course.

Une fois bien éloignés, hors du village, le groupe se posa dans la plaine, reprenant son souffle. Le troubadour croisa les bras en soufflant.
- Bon, ce qu'on va faire maintenant...

Il repensa aux paroles des deux "hybrides", et leva le doigt fièrement.
- On va créer des sortes d'épouvantails-poupées pour qu'elles se prennent les pièges, tandis qu'on va chercher la plante pour la revendre ! Ah-haaaaaah !

La façon dont Pompoz traversa la foule fut assez simple. Son apparence seule suffisait à faire reculer les plus étroits d'esprits. Tellement de rumeurs devaient circuler sur les diablotins de nos jours...

- Regarde Mel! Je suis Moïse!

Il écarta les bras, mort de rire, ignorant les regards mauvais qu'on lui lançait. Dans sa tête... eh bien il était Moïse!
En sortant, il réalisa que Meleypher ne suivait pas. Il savait pourquoi, il fallait être sourd pour ne pas avoir entendu sa tentative d'apaiser les moeurs par la musique! Sacré Meleypher!
Le voyant revenir, il sourit de toutes ses dents et leva le doigt de la même façon.

Meilleure idée du moooonde!

Comme personne ne semblait vraiment rejoindre cette idée, il baissa son bras pour s'épargner une crampe et reporta son attention sur le gamin ailé. Il n'avait vu ce genre d'ailes que chez certains vampires, mais il ne comprenait pas ce qu'il pouvait être. Ses canines semblaient à peine plus pointues que la moyenne, rien d'alarmant, son teint n'était absolument pas celui d'un vampire et de toutes façon le soleil aurait eut raison de lui. Enfin, ses yeux étaient plus ceux d'une créature féerique. Il se retint de lâcher: "Mais t'es quoi au juste bon sang?!". Ce serait manquer de tact. Et puis visiblement, il avait des comptes à régler avec le demi-elfe et Drey.

Elenwë se mit à courir en bousculant le plus de personne possible, pas question d'être emmener dans le château des Humains pour être torturés voire pire. Le demi-elfe aurait put aisément faire appel à ses saisons pour l'aider, mais vu le monde, et surtout ses nouveaux compagnons dont ils ignoraient s'ils étaient bons ou mauvais. Le demi-elfe attendrait le moment venu. Le garçon fut heureux d'être arrivé en bordure du village. Le petit être s'assit sur l'herbe et respira un bon coup.
- Pfiou ! Ça fait du bien de courir, j'espère juste qu'ils ne vont pas nous dénoncer.

L'hybride regarda tour à tour les personnes et leur sourit.
- Je tenais à vous remercier pour avoir prit ma défense, j'ignore encore comment je pourrais vous remerciez.

Son regard se tourna en direction de Coban. Le demi-elfe affichait un regard doux, il n'en voulait nullement au demi-fée de lui avoir désobéi, après tout, il devait bien avoir une petite raison. Le demi-elfe écouta le verdict de Meleypher et se mit à rire.
- Je ne peux que rejoindre ton avis sur ces hommes de pailles ! Je sens qu'on va bien s'amuser.

Coban ne prêtait plus vraiment attention à ce qui se passait autour de lui. Seule Drey retenait son attention. Il avait vraiment peur, mais moins que ce soir là, parce qu'il n'était pas seul, qu'il faisait jour, et qu'elle semblait vraiment sincère. Même si ce dernier point seul n'aurait pas suffit à le convaincre. Il sentait une grande pression peser, et puis elle insista et il lâcha:

- T'as voulu m'tuer ça te va?!

Il respirait fort, il était nerveux, et pourtant il semblait regretter ses paroles. Il sentit les regards et compris que sa réaction pouvait influencer les autres vis à vis de Drey. D'un côté, ils se méfieraient d'elle, de l'autre, il connaissait quelqu'un d'autre qui avait des changements de personnalité, mais cette personne lui était si proche que jamais il n'aurait osé révéler une telle chose devant tout le monde. Il tenta de se rattraper avant que ça ne se retourne contre lui.

- Faut dire, t'étais pas vraiment pareille que maintenant... Tu avais une autre voix, un autre discourt... en fait je crois... non je suis sûr, c'était pas toi dans ton corps... Voilà toute l'histoire.

Il détourna la tête, se demandant quelle serait la réaction du groupe, celle de Drey... Peut-être qu'elle ne le savait réellement pas, et qu'elle apprenait, comme ça, aussi brutalement, qu'elle tuait des gens inconsciemment, et avec joie...

- T'as voulu m'tuer ça te va?!

Elle sursauta devant la violence de l'affirmation de Coban. Elle ne se souvenait pas avoir tenté de le tuer, mais elle savait pas ce qu'il se passait lorsqu'elle perdait conscience, et après tout... Cela expliquait plutôt bien la frayeur de l'enfant-fée. Elle baissa les yeux, choquée néanmoins. Elle ne se pensait pas capable de tuer quelqu'un de sang froid... Les menaces, voir blesser, même sérieusement, ça oui... mais...

- Faut dire, t'étais pas vraiment pareille que maintenant... Tu avais une autre voix, un autre discourt... en fait je crois... non je suis sûr, c'était pas toi dans ton corps... Voilà toute l'histoire.

Elle fronça les sourcils et se massa les tempes pour tenter de se calmer. Apprendre qu'elle tuait ainsi des gens lui avait fichu un bon coup de stress, et elle avait besoin de se calmer... Elle se demandait combien de gens elle avait pu ainsi blesser totalement gratuitement... Puis elle se rendit compte que ses jambes tremblaient et elle se laissa tomber assise sur le sol.

- Je...

Elle se racla la gorge en serrant les doigts autour de ses genoux croisés, soufflant un bon coup.

- Je... suis désolée...

Apparemment, les séquelles de son "aventure" avaient étés plus sérieuses encore que ce qu'elle avait cru...

Meleypher écouta chacun en souriant. Il commença à comprendre comment agissait chacun. Lorsque Drey tomba à genoux, il la regarda, silencieux, pendant un moment, puis il s'en approcha et lui tendit la main.
- Je ne te connais pas, tu as peut-être fait des choses affreuses dans le passé, mais tu me sembles quand même être une gentille fille.

Il lui accorda son plus beau sourire.
- Alors pourquoi ne pas tous partir d'un bon pas ?

Le troubadour releva la tête, regardant les autres.
- Je n'aime pas la discrimination, ni même devoir utiliser des amis comme appât juste pour sauver un village de malhonnêtes. Je préfère encore aider des gens au grand cœur que de m'approcher d'eux. Et je crois qu'à cause d'eux, on n'a pas eu le temps de se présenter.

Il leva son pouce pour se pointer.
- Moi c'est Meleypher ! Je suis un troubadour arpentant le monde à la recherche de découvertes, de monde et de nouvelles coutumes. Et si vous le voulez, ça serait avec plaisir que je voyagerais à vos côtés, à faire des poupées de paille afin de tromper les ennemis !

Le garçon ramena son djembe en avant avec un large sourire.
- Il est pas beau, dîtes ?

Pompoz se retrouva partagé. Puis face à la réaction très positive de son ami troubadour, le diablotin tapota gentiment la tête de Coban pour le rassurer. Si seulement il avait trouvé les mots justes à ce moment là...

- Enfin mon garçon tu y vas un peu fort! Certes cette demoiselle peut paraître un peu... *il lance un regard mal assuré vers la pauvre Drey dévastée* sèche, peut-être... agressive, mais de là à vouloir tuer! Ha ha ha! Tu sais elle m'a ramené chez le docteur une fois, une brute m'avait cassé le nez et...

Le regard meurtrier que lui lançait le jeune homme lui coupa la parole. Bien sûr si l'une disait qu'elle avait des coupures et l'autre que la demoiselle l'avait traqué comme une bête, il n'y avait juste rien à dire là-dessus, et sûrement pas que le jeune garçon se faisait des idées.
Mais ça, le diablotin ne l'avait pas réellement compris et sauta plutôt sur l'occasion de se présenter pour fuir sa boulette.

- Bonne idée mon ami! Moi c'est Pompoz Penxava le flamboyant! Je vagabonde pour vendre mes amulettes et pour enrichir ma culture générale! Au cours de mes périples j'ai eu l'occasion, que dis-je! La chance de faire parfois un bout de route avec Meleypher et son merveilleux djembé! J'ai aussi croisé mademoiselle lors d'une altercation avec une masse de muscle sans cervelle. Une brave fille.

Elenwë regarda Coban avec de gros yeux, la jeune fille a voulu le tuer, lui ? Le demi-elfe regarda de nouveau la demoiselle, et ne voyait nullement une pointe d'agressivité. Le garçon ébouriffa gentiment les cheveux de Coban, lorsque Drey s'excusa.
- Il ne faut pas t'en faire, Coban, peut-être qu'elle sera plus gentille dès à présent. Et puis, si jamais elle commence à ne pas l'être on l'attachera solidement pour être tranquille.

L'hybride lui fait un joli sourire et alla voir l'humaine qui s'était assise. Le petit être s'accroupie.
- Sais tu ce qui t'as provoqué ce genre d'envie de tuer ? Enfin... Tu n'es pas obligé de me répondre, je sais que je suis tellement curieux, que souvent je me mêle de ce qui ne me regarde pas, mais si tu as besoin de te confier, sache qu'on est tous là pour t'aider, d'accord ?

Elenwë regarda Maleypher.
- Je suis d'accord pour qu'on pars tous d'un bon pas, avec une envie de sourire et de rire aussi. Et puis... Si vous voulez des légumes voire des fruits, faîtes moi signe.

Le demi-elfe approuva d'un mouvement de tête envers le troubadour qui décida de faire les présentations.
- Je me prénomme Elenwë Saisons, je suis un des conseillers du roi du Royaume des demi-elfes. Et ça serait avec joie que je vous accompagne à travers des endroits dangereux, tout comme confectionné des bonhomme de paille pour tromper l'ennemi, même si je ne suis pas très manuel, dit-il avec un rire léger.

Elenwë était si heureux de s'être fais de nouveaux compagnons, et après leurs épuisante aventure, ils iront tous au château pour prendre un bon bain. C'est ce qu'imaginais le petit être. Le garçon leur annonça :
- D'ailleurs, vu ce qu'il s'est passé dans ce village, je vais faire un rapport, histoire que si l'un d'eux nous convoque, on ne répondra pas.